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Nous avons eu le plaisir de recevoir le journal l'Express sur notre stand du salon de la microentreprise mardi. Petit retour sur nos échanges avec un article paru dans le journal.

"Quand on crée son entreprise,

on a besoin d'avoir quelqu'un

          en face de soi"

    

Sur le stand du réseau Initiative Ile-de-France au salon des micro-entreprises, le mardi 6 octobre.

 

Tiphaine Thuillier

Au salon des micro-entreprises, les porteurs de projet déambulent à la recherche de conseils concrets. Reportage aux côtés de futurs entrepreneurs soucieux de ne pas se tromper et impatients de se lancer.

"Bonjour, on m'a dit que vous pouviez examiner notre business plan..." Sur le stand d'Initiative Ile-de-France, Christophe Girard, délégué général adjoint du réseau, voit défiler des dizaines de profils de créateurs d'entreprise. Ce mardi 6 octobre au matin, ce sont surtout des créatrices qui le sollicitent. Comme Marion Tosi et Caroline Dudkowski, quadragénaires dynamiques et enthousiastes, qui veulent créer une société de services pour mettre en relation des indépendants avec des entreprises à la recherche d'experts en marketing et en communication. "On bosse sur cette idée depuis juin dernier et on est absolument convaincues qu'il y a un créneau à prendre mais on a eu un peu de mal à formaliser vraiment ce qu'on voulait faire pour n'être ni une simple plate-forme ni un cabinet de recrutement", raconte Marion Tosi. 

Si les deux jeunes femmes semblent bien avancées dans leurs démarches, elles se disent un peu perdues face aux différents réseaux et soutiens susceptibles de les aiguiller. "Là, on aurait besoin d'un prêt pour avoir un peu de trésorerie mais les banques sont pas très chaudes pour ça, commente Caroline Dudkowski. A la CCI (Chambre de commerce et d'industrie) on nous a dit qu'on pouvait avoir droit au dispositif Nacre, mais un coup on nous affirme que ça doit être couplé à un prêt, un coup on nous dit que c'est possible de faire autrement. Franchement, c'est compliqué votre truc! 

 
 

En face, Christophe Girard sourit et acquiesce à moitié, conscient que pour un novice, la myriade des aides et des interlocuteurs crée une forme de confusion. Dans ces cas là, la conversation directe permet de lever certaines ambigüités. "J'ai été agréablement surprise par le nombre d'informations auxquelles on a facilement accès sur Internet, poursuit Caroline Dudkowski. Mais quand on crée et qu'on se retrouve en état de stress et de crainte de se tromper, on a beau lire trois fois la même chose, on a quand même besoin de voir quelqu'un en face-à-face pour nous les confirmer."  

>> Lire aussi: Aide à la création d'entreprise Nacre pour les chômeurs: ce qu'il faut savoir 

Se lancer sans attendre

 

Aurélie Perreten, elle aussi, est venue chercher quelques confirmations auprès des spécialistes. Business plan ficelé, marché testé, elle se dit "quasi prête" et a besoin de lancer les démarches pour obtenir rapidement un coup de pouce financier. Christophe Girard lui détaille le mécanisme du prêt d'honneur à taux zéro octroyé par Initiative France, qui pourrait être décaissé et venir en appui de celui d'une banque dans un délai de deux ou trois mois. Pour la jeune femme qui peaufine son projet de société de conseil en mécénat et stratégie philanthropique depuis un an, ce délai est intéressant. "Ma plus grande difficulté pour le moment a été de timer les démarches afin de savoir quand lancer mes demandes de prêt d'honneur ou bancaire. J'ai l'impression que les acteurs se renvoient la balle et attendent que l'un d'eux bouge pour suivre... Si on n'y fait pas attention, on peut perdre du temps. Or comme j'ai déjà des premiers clients, il faut que j'avance vite."  

Soucieuse de bien faire et consciente du danger de l'éventuellesolitude du créateur, la jeune femme s'offre les services d'un consultant qui l'aide dans ses démarches fiscales et juridiques. "Chacun son métier, résume Aurélie Perreten en souriant. Créer une entreprise, c'est bel et bien une nouvelle carrière qu'il faut embrasser. "On pense qu'on va passer son temps à faire advenir et prospérer son projet mais on passe beaucoup d'heures à faire autre chose que son but initial : de la comptabilité, du juridique, des RH, relève Caroline Dudkowski. Et ça, il faut l'apprendre."  

Se (re)donner confiance

Discuter en tête-à-tête permet de s'informer et de dissoudre certaines craintes personnelles. "J'ai mis un an pour aboutir à un projet, confesse Joëlle Kehal à Christophe Girard. Son idée de plateforme dans le secteur de la vente aux enchères la motivait mais quelque chose bloquait. "J'ai réalisé que j'avais peur et que je me mettais des freins toute seule", raconte la jeune femme.  

Sa peur principale n'était pas celle de s'y retrouver dans le maquis des statuts auxquels elle avoue pourtant "ne pas tout comprendre" mais plutôt de faire sa place dans ce milieu particulier. "J'avais peur de ma future clientèle mais je me suis rendue compte que c'était faisable", poursuit Joëlle. Face à elle, Christophe Girard se veut encourageant : "Quand vous aurez déposé vos statuts, vous pourrez postuler à des concours comme celui des Créatrices d'avenir, avance le jeune homme. Et plus que les 5 000 euros de prix, ce genre de victoire permet à un créateur de gagner en visibilité, légitimité et confiance." La confiance en soi et en son projet ? "C'est l'élément clé", conclue Joelle Kehal en repartant, visiblement convaincue 

>> Lire aussi: TABLEAU COMPARATIF. Cinq statuts juridiques d'entreprise à la loupe 

Source : http://lentreprise.lexpress.fr/creation-entreprise/etapes-creation/quand-on-cree-son-entreprise-on-a-besoin-d-avoir-quelqu-un-en-face-de-soi_1723095.html